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Violence routière : une mission pour « protéger tous les usagers de la route »

Après la mort d'un cycliste, écrasé par un automobiliste à Paris, le gouvernement a annoncé le lancement d'une mission contre la violence sur les routes et le partage de l'espace urbain. "Pourquoi perdre encore quatre mois avec une mission ?", questionne Me Brandone, "le remède est connu : faire respecter le code de la route".
Maître Vanessa Brandone, avocate de victimes de dommage corporel

Assez de temps perdu : les solutions sont déjà connues

Le 15 octobre 2024, un cycliste de 27 ans était tué à Paris

Violence routière : le 15 octobre 2024, un cycliste de 27 ans était tué à Paris par le conducteur d’une voiture après une altercation sur la voie publique. Six jours plus tard, le nouveau ministre des Transports, M. Durovray, lance une « mission » de quatre mois « contre la violence sur la route ». Dans l’esprit du gouvernement, il s’agit de définir les mesures pouvant aboutir à « un partage harmonieux de l’espace urbain ».

« Il est bien tard pour réagir », observe Maître Vanessa Brandonne

« Il est bien tard pour réagir », observe Maître Vanessa Brandonne, avocate des victimes de la route. « Voilà plus de douze mois que la violence routière fait des ravages. Et pas seulement dans l’espace urbain, mais sur toutes nos routes. Après des années de baisse de l’insécurité routière, tous les indicateurs sont repassés au rouge depuis plus d’un an. »

Les chiffres donnés par l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière

En effet, les chiffres donnés chaque mois par l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière sont sans appel : le nombre de piétons tués est en augmentation de 12 % sur les douze derniers mois. Celui des cyclistes progresse de 10 %. Même si les trottinettes et autres EDPM affichent une baisse de 14 %, on constate une hausse de 7 % des blessés graves, des hommes et femmes souvent jeunes qui resteront toute leur vie lourdement handicapés. Au total, près de 3 000 morts et plus de 15 000 blessés graves depuis un an.

Le ministre ne peut ignorer la situation

« Même s’il est nouveau, le ministre ne peut ignorer la situation ! », réagit Maître Vanessa Brandonne. « Alors pourquoi perdre encore quatre mois avec une mission ? Le remède est connu : faire respecter le code de la route. Les victimes et leurs familles réclament depuis des années que les contrôles soient renforcés, que les responsables d’infractions graves soient verbalisés sans complaisance. Elles demandent surtout que les tribunaux appliquent plus fermement la loi. Savez-vous qu’en cas d’accident mortel avec drogue ou alcool, seuls 60 % des responsables sont condamnés à la prison ferme ? Et il faut y ajouter les aménagements de peine qui vont dans la plupart des cas faire échapper ces chauffards à la prison. »

Les attentes des victimes et de leurs familles

Les victimes et leurs familles ne comprennent pas cette complaisance devant la violence routière. Une complaisance qui dure depuis des années. Elles ne peuvent plus se contenter d’être réduites au rang de parties civiles qui réclament la seule réparation financière.

« Les victimes de la violence routière ne peuvent pas comprendre que le gouvernement fasse mine de découvrir le problème après la mort d’un cycliste à Paris », explique Maître Vanessa Brandonne. « Le scandale a lieu tous les jours, partout et depuis des mois. Les pouvoirs publics et la justice n’ont pas besoin d’une nouvelle ‘Mission’ pour signifier que, même sur la route, la vie doit être respectée. »

 

En savoir plus :

 

Guide de la Victime – Que faire en cas d’accident , quels droits pour la victime ?

 

Crédit photo : G. Favre.

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