Cette journée est l’occasion pour les associations de dénoncer qu’encore beaucoup d’aidants se voient bien trop souvent contraints de délaisser leur travail et de mettre leur vie entre parenthèses.
Des conséquences dramatiques
Ainsi, le manque de candidatures dans le domaine des soins implique des conséquences absolument dramatiques s’agissant de la situation des aidants à qui incombent une responsabilité alourdie. La France a été récemment condamnée à ce sujet car l’inapplication des lois d’accessibilité vient considérablement aggraver ce phénomène là où la législation serait justement sensée servir de béquille.
Une violation des droits fondamentaux
Le Conseil de l’Europe assimile d’ailleurs un tel manque de protection de la famille et une telle inapplication des lois relatives à l’accessibilité des transports, des installations ou des bâtiments à une violation des droits fondamentaux. Le communiqué publié la semaine dernière par APF France Handicap insiste sur la détresse et l’épuisement des familles, finissant par se retrouver face à des propositions de services d’aide à la personne insuffisantes et inadaptées à leurs besoins.
Manque de formation et précarité insupportable
Le manque de formation est pointé par l’association comme un problème majeur. Parmi ses revendications, APF France Handicap appelle les pouvoirs publics à l’adoption d’un plan de relance et d’une réforme massive du secteur de l’aide à la personne, des métiers du soin et du prendre soin. Des actions de sensibilisation aux défis de l’accompagnement des personnes dépendantes semblent indispensables à la prise de conscience de l’importance fondamentale que revêtent ces professions paradoxalement plongées dans une précarité insupportable. D’autant plus que la revalorisation de la fonction d’aidant et une sensibilisation à sa nécessité sur le plan social contribuerait justement à contrer cette pénurie de candidatures, constituant un obstacle à la menée d’une vie sociale normale pour les personnes handicapées.
Privation du droit à l’autonomie
N’oublions pas qu’en tant que citoyens touchés par la dépendance, les aidants sont nos jambes, nos bras et notre accès à la vie sociale. Il peut impliquer tout autant d’injustices pour une jeune personne handicapée de peiner à trouver des aidants pour une période définie sur un laps de temps plus court, par exemple une période de vacances, car une telle pénurie de candidatures engendre également pour celle-ci une privation de sa liberté et de son droit à l’autonomie.
La présence humaine, une nécessité d’ordre vital
Une légifération accrue par les pouvoirs publics de la situation des aidants serait donc indispensable à offrir un statut juridique, économique et social plus protecteur à ces personnes précarisées aussi bien dans leur vie professionnelle que dans leur sphère privée. Elle servirait aussi à favoriser l’indépendance des personnes fragilisées ou en situation de handicap pour qui la présence d’une aide humaine est à la fois une nécessité d’ordre vital et la seule compensation envisageable à leur état.
« Pour soulager les aidants est de favoriser l’accompagnement des personnes malades, en situation de handicap ou dépendantes du fait de l’âge. Une aide humaine professionnelle formée et de qualité est la seule façon d’éviter aux aidants toute perte de chance professionnelle, de santé et de qualité de vie, mais aussi de leur permettre un réel choix ainsi qu’à la personne qu’ils accompagnent », APF France Handicap.
En savoir plus :
Le Collectif Inter-Associatif des Aidants Familiaux s’est donné pour mission de faire reconnaître par la société le rôle et la place de tous les aidants familiaux et de défendre leurs intérêts, quel que soit l’âge, le handicap et/ou la maladie de la personne aidée. Le CIAAF existe de manière informelle depuis 2004.
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