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Le week-end dernier deux enfants ont été grièvement blessés lors d’un rodéo urbain à Pontoise, dans le Val-d’Oise. La petite fille, victime d’un traumatisme crânien a été opérée, son pronostic vital reste à l’heure où nous publions encore engagé et elle risque de subir des séquelles neurologiques graves. Le petit garçon souffre de plusieurs fractures. Au cabinet Jehanne Collard et Associés, nous alertons depuis des années sur les rodéos urbains, phénomène excessivement dangereux et qui prend hélas de plus en plus d’ampleur dans l’Hexagone.
Des drames à répétition
Les rodéos urbains se sont multipliés depuis les périodes de confinement dues à la crise sanitaire. Entre le 1er janvier et le 31 mai, 5 628 interventions pour des rodéos urbains ont eu lieu à l’échelle nationale. À titre de comparaison, seulement 3 966 interventions liées à ce type de délit ont eu lieu sur la même période en 2021.
Il est temps de mettre un terme aux drames à répétition
Le 10 juillet dernier, c’est dans le Val-d’Oise qu’une enfant de 3 ans a été renversée par un jeune homme qui était au guidon d’une motocross sur la commune de Goussainville. Au mois de juin dernier, un piéton de 19 ans est décédé des suites d’un choc avec une moto participant à un rodéo urbain à Rennes. Ainsi les drames s’enchaînent depuis trop longtemps.
Si les rodéos urbains, originaires des Etats-Unis ne sont pas nouveaux en France – ils sont apparus dès les années 2010 -, cette pratique, qui consiste à réaliser des figures acrobatiques à moto ou en quad en pleine circulation en s’élançant à des vitesses pouvant atteindre des 70 km/h, est renforcée depuis quelques années par la viralité des réseaux sociaux. Les jeunes filment leur exploit via leur téléphone portable et organisent des défis, regroupant toujours plus de monde. Stop. Il n’est plus question d’attendre d’autres victimes, d’autres vies brisées.
Dans le seul département du Val-d’Oise depuis début avril, 534 interventions ont été recensées pour des rodéos urbains. Trente-sept personnes ont été interpellées et 34 motos ont été saisies, selon les chiffres de la Direction départementale de la sécurité publique (DDSP) du Val-d’Oise
Des sanctions plus radicales et des actes de prévention
Malgré la loi du 3 août 2018, qui considère que les rodéos motorisés sont un délit spécifique, les arrestations ne sont clairement pas suffisantes à enrayer le phénomène. Ces interpellations complexes pour les forces de l’ordre doivent être suivies par des sanctions bien plus radicales notamment concernant les auteurs qui font l’apologie des rodéos urbains, qui incitent autrui à organiser ces rassemblements comme le prévoit déjà l? article L236-2 du code de la route. En outre, toute indulgence doit être bannie vis-à-vis de ces chauffards. Renforcer la loi par exemple en inscrivant les confiscations et destructions de véhicules systématiques. En parallèle, il est nécessaire de favoriser avec les différents acteurs de terrain une éducation en amont notamment à la sécurité routière pour alerter sur les risques que ces jeunes encourent et du danger qu’ils représentent pour les autres ; Ces motards doivent cesser de se voir en héros. Ce sont des assassins en puissance.
Crédit photo : Canva .com
