Ils avaient, tous les quatre, entre 20 et 21 ans. Leur voiture a heurté un palmier en plein centre de Bayonne. Aucun n’a survécu. Ils n’étaient pas plus vieux dans l’Allier. L’un est mort, les deux autres gravement blessés. Le même jour dans le Nord, deux gamins de 23 et 24 ans ont subi le même sort. Ils avaient 10 ans et 5 ans et ont perdu la vie dans le Gard. En Vendée, les blessés graves ont 1 an et demi et 5 ans avec leur mère enceinte. Dimanche soir, c’est à Tresques, sur la RD 6086, dans le Gard, qu’une voiture a violemment percuté un arbre. Le bilan est accablant : deux enfants ont perdu la vie. Le papa est toujours gravement blessé.
La litanie de ces trop jeunes victimes est interminable. Et cela, rien que sur quelques jours.
Le nombre des jeunes victimes en augmentation
La baisse de la mortalité, des accidents de la route et des victimes de dommage corporel, depuis les confinements et couvre-feu liés au COVID, cache une inquiétante réalité. Depuis, le début de l’année 2022, l’évolution des accidents, des blessés, et des décès connaît une augmentation. Le nombre des jeunes victimes ne cesse, lui, d’augmenter.
Me Romy Collard-Lafond, avocate de victimes en droit du dommage corporel alerte, « 2021 a vu la mort de 30 enfants et ados de plus qu’en 2019 et les accidents de la circulation qui concernent les jeunes sont de plus en plus fréquents. Le nombre de blessés sur les engins de déplacement personnel ont bondi de 37 % ! ».
Causes des accidents multiples
Si l’on peut noter une surmortalité chez les plus jeunes, les motifs sont spécifiques et les causes des accidents multiples. Les engins de déplacement personnel sont souvent mal appréhendés par les jeunes, encore mal encadrés. L’utilisation omniprésente des smartphones. Devenu un objet incontournable, notamment chez les plus jeunes, il aggrave les défauts d’attention au volant.
Selon le Baromètre de la conduite responsable 2021 ? Ipsos ? Fondation Vinci Autoroutes, près d’un jeune sur deux soit 46% des 16-24 ans déclare envoyer ou lire des sms ou des mails en conduisant. L’alcool et la vitesse ont, selon Me Romy Collard-Lafond, « des effets qui aggravent les conséquences de l’accident ». Ces drames terrassent des milliers de familles en France chaque année. « Ce constat, poursuit Me Romy Collard-Lafond, doit particulièrement inquiéter les pouvoirs publics. Ils se doivent de prendre des mesures d’envergure pour sensibiliser aux dangers de l’insécurité routière. C’est une responsabilité nationale de faire que les jeunes soient acteurs dès leur plus jeune âge de leur sécurité ».
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Crédit photo : Unplash/B.Assis.