Septembre 2023. Encore une rentrée compliquée pour des milliers d’enfants en situation de handicap qui souhaitent rejoindre les bancs de l’école. On apprenait en effet dans un communiqué de Luc Gateau, président de d’Unapei, l’une des principales associations dans le secteur du handicap intellectuel, que « trop d’enfants en situation de handicap seront encore privés de rentrée ».
De tels constats semblent totalement paradoxaux avec les nombreuses promesses du gouvernement : effectuer un recrutement de 6 500 AESH (accompagnants d’élèves en situation de handicap) supplémentaires, l’ouverture de 37 unités d’enseignement en maternelle (UEMA), de 44 unités d’enseignement en élémentaire autisme (UEEA) et 110 classes supplémentaires permettant l’accueil de 1 000 enfants atteints de troubles autistiques. Ainsi qu’ un projet de création d’une centaine d’instituts médico-éducatifs, mesure par ailleurs jugée ambitieuse par les associations, et le déploiement de Professeurs Ressource munis d’une formation spécialisée.
A quand des mesures effectives pour une scolarisation adaptée des enfants en situation de handicap ?
Une étude menée par l’Unapei auprès de 2103 enfants atteste que 23% d’entre eux ne bénéficient d’aucune heure de scolarisation par semaine. De plus, 28% des élèves ont entre 0 et 6 heures de scolarisation, parfois au sein de classes inadaptées et 27% seulement connaissent une scolarisation hebdomadaire de plus de 12 heures avec un enseignement inconforme à leurs besoins.
Selon une interview du président de AFG Autisme, les belles promesses et dispositifs mis en place se trouvent biaisés par le fait que l’accueil de ces élèves dépende du bon vouloir des écoles et des AESH. Il dénonce le faible nombre d’UEMA, d’UEEA ou d’ULIS (Unités réglementées pour l’inclusion scolaire).
Ces données montrent l’inapplication tout à fait scandaleuse de l’article 19 de la loi de 2005 promettant une formation scolaire aux élèves atteints de handicaps.
Combien faudra-t-il attendre de rentrées scolaires pour que l’inclusion scolaire de ces élèves ne soit plus considérée comme un problème ? A quel moment les pouvoirs publics daigneront-ils allouer les moyens nécessaires à l’application de la loi de 2005 ?